Écouter l’infime
L’œil écoute
La matière parle, bien avant le langage.
Le corps impressionné trace une ligne
puis l’infini s’arrête où commence le rêve
Petit point lumineux.
Être assez grand pour rester tout petit
Résistance du sensible.
L’œil est nu
Des paysages fictifs défilent,
horizons calmes et anonymes.
Passage de l’un à l’autre.
Dialogues des âmes et de l’esprit,
qui cherche à les nommer.
Puisque tout passe par ce corps en présence
transiter, transporter, transposer… Ouvrir.
L’œil voit
Flottement de l’hypnose.
Protégée par l’artifice,
la réalité atteint une intensité inédite.
Lesté de la réalité,
l’artifice perce des chemins inouïs.
La poésie n’est pas un genre, mais un rapport au monde.
A.G . pour le gd Atelier . 12/2024
Au Regard des cailloux…
Mise en abyme heureuse, que d’être conviée
dans cette antre-passage, au seuil du lieu,
à poser mes recherches.
Peintures dessinées, émotionnées, érodées, abrasées
ou effacées, les traces inscrites sur ces matières-cartons
cherchent une juste présence.
Après un cycle de renaissance où mon travail interrogeait
l’accès au langage, me voici aujourd’hui à l’aube d’un questionnement « d’ancrage » : observer la vie investir la matière...
De ce grain de granite à la machine complexe, comment nous, petits êtres du rêve, avons-nous main sur elle ?
Quelles sont nos volontés et quelle part inconsciente ou consciente est capable de lier l’inerte au mouvement ?
Pouvoir de l’imagination...Conséquence réelle…
Et si la majesté des pierres, plus âgées que la vie, offrait la présence légère, évanescente, à l’esprit de penser, nous rappelant le don précieux qu’est notre impermanence ?
A.G
pour « le jardin d’hiver »
au Grand Atelier. Quimper.
Du 24/11 au 24/12 2023
Faire Place Expo ‘à Moulin Mer’ .juin2023
Dans le cosmos et dans la nuit
voyage la lumière
invisible
et pourtant
Elle nous offre de voir
son jour se fait
quand elle rencontre la matière
d’une surface, d’un objet
À la fois onde et particule
Questions
point de vue
De l’un à l’autre
croque-bisous
Elle ouvre la pensée
Langues mouvantes
La parole entretient
le mouvement nécessaire
entre l’être dedans et les choses dehors
Les nommer c’est les faire exister
Mais l’univers se renouvelle sans cesse
permanence discontinue
Par temps stroboscopiques
quiproquo du langage
sables brûlants
Le trésor est sous l’amer enfoui
chemins minés
Nous rêvions avant la naissance
mais le songe ne sait plus où se mettre
nuances
splendeur
dans quel trou noir vous êtes-vous cachées ?
Par le manque, progresser à tâtons
Le langage est un jeu que l’humain élabore
rêver les yeux ouverts
sur l’autre
accroché par le coeur
Courage
aux fleurs inconnues
sous la rumeur
Faire
avec ce qui est
Place
bourgeonner, disparaître
Nous sommes
l’humain
Mû et mouvant.
sables brûlants
Le trésor est sous l’amer enfoui
chemins minés
Nous rêvions avant la naissance
mais le songe ne sait plus où se mettre
nuances
splendeur
dans quel trou noir vous êtes-vous cachées ?
Par le manque, progresser à tâtons
Le langage est un jeu que l’humain élabore
rêver les yeux ouverts
sur l’autre
accroché par le coeur
Courage
aux fleurs inconnues
sous la rumeur
Faire
avec ce qui est
Place
bourgeonner, disparaître
Nous sommes
l’humain
Mû et mouvant.
Le désir dans la nuit (extrait de Robinet Sopalin,
recueil à venir)
Le ghilgur sauta au cou de l'homme, qui, en demi-sommeil,
s'attardait sur les lignes d'un livre.
A la lumière vacillante de la flamme,
les coups de griffes paraissaient des éclairs.
Le ghilgur était sourd et puissant.
Il ne tendait et gonflait que vers cela : Bondir à la face de l'homme et l'avaler, griffant d'un seul trait toute sa puissance
afin de la faire sienne.
Le chien (extrait de Robinet Sopalin recueil à venir)
Ingrid Shoubidou venait de comprendre.
Toutes ces années passées à l'envers.
Sa vie vécue à l'envers, la vie elle-même était l'envers...
Tout s'affaissait : les convictions, le sérieux que les humains mettaient en l'existence...
Une grande décontraction venait emplir l'espace et le temps autour d'elle.
Plus rien dans son ressenti ne revêtait la valeur tendue et grave qui la rattachait à la vie. C'était à l'instant présent, autre chose.
Elle vivait, elle avait désormais « le tout » et « le rien ». Cette solitude, si pesante, devenait tout à coup, une source à laquelle elle pourrait boire, toujours.
Elle regardait le chien à l'ombre sur la terrasse et, peut-être venait-elle de saisir qu'une fois sortie des rapports de force, du dominant/dominé...le monde lui appartenait de fait, qu'il n'y avait plus rien à prouver, il n'y avait qu'à vivre, et qu'elle venait de gagner un temps infini pour le faire.
Un rien funambule expo (08.2022)
Mais de quoi s'agit-il ?
De mots et d'images,
de Poésie sapristi !
De voir comment sur un lien suspendu, elle respire.
Observer le mouvement nécessaire qu'est l'imagination
et la pensée consciente.
Aérienne ou brulante, ondulante ou abrupt, comment fait-elle son chemin au travers du présent paniqué, électrique, médiatique ?
Rien à perdre, elle s'engage dans l'espace laissé libre du vide.
Elle avance, faisant fi de la peur, car elle sait qu'elle s'invente à chacun de ses pas sur la trace périlleuse et lucide de l'oubli.
Ivre de sens, parfois, elle voltige, prends plaisir aux pirouettes, détour salvateur pour faire face au réel avec un œil plus doux.
Philosophe, elle fait résistance entre le poids du monde et l'humain aux multiples langages.
Et pour la rencontrer ?
Passer de l'un à l'autre sur une musique du temps et ne s'attendre à rien.
Le lien suspendu expo (03.2022)
"La manière dont on imagine est souvent plus instructive que ce qu'on imagine" G.Bachelard. La psychanalyse du feu
Grésiller du carafon (expo.09.21)
Dans une bulle-globe s'exposent en miroir
les choses étranges d'une année passée.
L'homme descendant du chien, de la limace
ou du petit singe semble s'être perdu plusieurs fois
Pas plus inquiet que deux amis en slip, le voici propulsé
en noyau irradiant sur le circuit complet du désir
Tantôt vaisseau feminin ou appareil masculin,
sa tête ricoche sur les parois triangles des quatre saisons.
Est-ce là le bêlement d'une dette karmique
ou le chant de la bête kamikaze ?
Pleurer la nicotine ou honnir les langues brûlées
ne servirait à rien
Les mythes, trans-trucs et sensations de la pensée complexe
seront les germes de demain.
Toutânkharafe, ne nous laisse pas las !
Stimule la nature de la bonne parano :
Notre imagination
* Grésiller du carafon sonne comme une supplique inconsciente à la part de nous-même que nous ne connaissons pas encore, elle prie « l'autre cerveau » de sauver le premier... et ainsi de suite.
Texte fabriqué à partir de la quinzaine de titres constituants une expo de dessins, réalisée entre fevrier 2020 et septembre 2021.
Expo « là » (11. 2019)
C'est vers 2008 et en marge de diverses pratiques du dessin et de l'écriture qu'a débuté cette expérience du « petit trait ». Ce travail est né d'un besoin de faire apparaître l'image différemment, d'échapper à un certain systématisme stylistique, tant concernant la représentation narrative que la perception visuelle.
Les premiers dessins étaient réalisés au crayon « rotring » très fin, par adjonction de traits, de masses, de contrastes ; avec peu de direction, si ce n'est l'énergie de l'instant, la concentration de celle-ci. Le résultat proposait une matière presque entièrement noire, a fond perdu, très saturée.
Une dizaine d'années plus tard, j'ai irrépressiblement renoué avec cette pratique, lui préférant désormais le stylo à bille offrant plus de fluidité et une plus grande gamme de contrastes.
J'agis tel un sismographe énergétique : Ne pas décider de créer une image mais la laisser apparaître.
Par ce procédé proche de l'écriture automatique, l'encre devient le maître, la main le télégraphe et l'oeil le senseur de lumière. Le support d'inscription n'a pas de sens et peut évoluer sur 360°, ce qui permet d'échapper à la notion de contour. C'est par le vide restant que le dessin est poussé dans sa forme.
L'idée est de créer une projection. Entre poésie et support concret, un résultat existe et permet la rencontre. Celui qui voit cherche et se souvient. Sa mémoire ou son imaginaire s'approprie le visuel sans intermédiaire de langage, si ce n'est l'énergie déployée dans le temps.
Ca va venir expo (11.2018)
Bientôt on ne croira plus ce que l'on voit, tant le vrai et le faux s'entremêlent.
Voici venu le temps de convoquer les images à nouveau,
après un si long temps.
La mémoire et l'imagination ont emprunté
les mêmes chemins du nerf.
Celui qui voit cherche et se souvient.
Seul mot d'ordre, prendre SON temps...
Un safari pipelet collage- littéraire (12.21)
Un safari pipelet est un texte composé exclusivement de mots et phrases issues de la plateforme internet « leboncoin ».
Diaporama en 5 actes survolant ce site à l'instar d'une jungle populaire où se cotoient, au sein d'une flore luxuriante de produits en tous genres, des millions de vendeurs et acheteurs,
cette excursion semble révéler un tissu de liens allant bien au-delà de l'échange commercial.